La prévention, la limitation des dégâts, l'assistance et la sécurité sont les quatre piliers des programmes en matière de drogue organisés dans les prisons.

Traitements de substitution

Afin d'aider les héroïnomanes à décrocher progressivement, un médecin de la prison peut prescrire un traitement de substitution à la méthadone ou au Subutex®. Ces médicaments réduisent les phénomènes liés à la désaccoutumance et la propension à consommer de la drogue. Ainsi, la toxicomanie peut cesser progressivement et le fonctionnement personnel et social peut être à nouveau renforcé.

Point de contact central pour toxicomanes

Chaque prison flamande a un Centraal Aanmeldingspunt (CAP) pour les toxicomanes. Dans les prisons bruxelloises et wallonnes, ce point de contact s'appelle 'STEP'. Des équipes spécialisées d'intervenants externes du secteur de l’aide aux toxicomanes veillent à ce que les détenus puissent faire appel aux structures d'aide dans la société libre. Les équipes se rendent régulièrement dans chaque prison. Elles recherchent avec le détenu un programme drogue approprié et établissent des contacts avec des organisations d'aides afin de faire suivre au détenu un traitement après sa libération.

Programme B.Leave à Ruiselede

Le penitentiair landbouwcentrum de Ruiselede organise depuis 1995 le programme "B.Leave" d'une durée de huit mois. Les détenus qui ont été condamnés pour des faits de drogue et qui ont des problèmes de consommation abusive ou de dépendance peuvent participer à ce programme. L’objectif est de vivre sans drogue. Ils font l'objet d'un suivi thérapeutique et apprennent à développer des aptitudes personnelles, des aptitudes sociales et des aptitudes de vie. Ils vivent selon une structure journalière stricte de travail obligatoire et de loisirs pour éviter de retomber dans la drogue. Les détenus doivent également subir un test de dépistage avant de pouvoir participer au 'programme B.Leave'. Au cours du programme même, des tests de dépistage de drogue sont également effectués.

Sections sans drogue à Bruges et Hasselt

Depuis 2009, le complexe pénitentiaire de Bruges dispose d'une section sans drogue, "D-side". Cette section accueille 20 détenus masculins qui veulent vivre sans drogue et qui ne veulent pas être confrontés à la drogue pendant leur détention. Il s'agit souvent d'(ex-)toxicomanes qui veulent en finir avec la drogue ou qui craignent de retomber dans la drogue. Ils vivent ensemble dans la section mais séparés du reste de la prison. Ici aussi, ils vivent selon une structure journalière stricte de mise au travail obligatoire et de loisirs et des aptitudes personnelles, des aptitudes sociales et des aptitudes de vie leur sont enseignées. Pour pouvoir suivre le programme, ils doivent également subir un test de dépistage de drogue. Les (ex-)toxicomanes font l'objet d'un suivi thérapeutique pour éviter de retomber dans la drogue.

Fin 2015, la prison de Hasselt a également lancé, en collaboration avec des partenaires locaux, une section sans drogue pour détenus masculins.  L’objectif est de créer un environnement sans drogue pour les toxicomanes qui souhaitent arrêter la drogue ou qui craignent de rechuter. Cela se fait au travers de contrôles d'urine volontairement consentis.  La section a développé un régime particulier, qui prête attention à la structure journalière, au travail et à une offre d'assistance dans le domaine du fonctionnement en groupe, à la prévention de la rechute et à la formation aux aptitudes sociales. 

Projet 'Détenus contact santé' dans des prisons wallonnes

Le Service Education pour la Santé de Huy a développé le projet "Détenus Contact Santé" dans plusieurs prisons wallonnes. Des détenus reçoivent une formation sur toutes sortes de thèmes relatifs à la santé pour en informer ensuite leurs codétenus. Ceux-ci peuvent alors, à leur tour, s'adresser aux membres de ‘Détenus Contact Santé’ pour obtenir des informations supplémentaires.